Intervention 3 minutes au forum Unesco pour la lutte des femmes contre la pauvreté

 

Parce que je crois que lutter contre la pauvreté c’est lutter pour la dignité de l’homme et contre la faim, que l’association que je préside HERA Transcontinentale m’envoie sur les routes pour recueillir les témoignages des femmes qui s’engagent pour l’accès à l’eau et son traitement.

C’est en 2013 que je traverse seule, le continent Eurasien, 25 000 Km à la rencontre de Lettones, de Russes, de Mongoles et de Chinoises pour rapporter l’exemple de leurs actions, et contribuer à leur développement par le soutien de l’Europe et de la France.

Parmi tous ces témoignages recueillis dans mon livre « Une femme, et l’eau » laissez-moi vous parler des femmes du village de Nangou.

Nangou se situe sur le plateau de lœss en Chine, sur cette terre jaune avec laquelle a été modelé le peuple de Chine. La région du Shaanxi souffre de sécheresse et les villages se dépeuplent. A Nangou, les agriculteurs qui n’arrivaient plus à nourrir leur famille abandonnèrent la terre de leurs ancêtres à leur femme, à leurs vieux et à leurs enfants, pour travailler à la mine.

Après leur départ, ces femmes ont décidé de proposer un projet pour la culture de la vigne, pour sauver leur village, pour ne pas laisser leur village rejoindre le nombre de ceux qui aujourd’hui gonflent la liste des villages morts au combat pour la vie.

Elles travaillent à ce dossier avec la représentante de l‘association des femmes du Shaanxi appartenant à la grande fédération des femmes de Chine (L’ACWF). Elles défendent si bien leur projet, que la fédération décide de le financer à 50%, et de le présenter au gouvernement Chinois qui accorde les 50 autres % et l’intervention du bureau technique de l’eau.

J’ai pu photographier les stations de pompages remises en services, pour monter l’eau du fleuve jaune sur le plateau à plus de 1 000 m d’altitude, j’ai vu les canaux diriger l’eau vers une première culture de lotus, et plus haut cette eau se déverser dans des réservoirs pour ensuite être guidée par des tuyaux poreux aux pieds des milliers de pieds de vignes. Les femmes seules aujourd’hui soignent la vigne et en 2014 ont fait leur première cueillette, elles espèrent le retour de leur mari fiers d’aimer celles qui ont sauvé le village de leurs ancêtres.

Cet exemple du village de Nangou a encouragé l’association des femmes du Shaanxi à multiplier leurs actions pour l’eau. Elles ont construit des réservoirs pour l’eau de pluie qui équipés de filtre à boue, et par simple loi de gravité distribuent l’eau devant chaque maison du village.  

Non satisfaites elles travaillent aussi sur le problème d’évaporation, j’ai planté avec elles des arbres près de l’un des barrages du fleuve Huangho.

Cet exemple réussi encourage l’association des femmes du Shaanxi à multiplier les initiatives des femmes dans cette zone. D’autres villages aujourd’hui se mobilisent pour lutter contre la pauvreté sur le schéma de Nangou.

Ambassadrice pour la France de l’ACWF, je suis fière de témoigner du programme national Chinois pour le développement des femmes. Merci.