L’eau réitère son « quos ego » en Belgique,  au Luxembourg, en Allemagne, à Lyon et à Venise.

 

Le réchauffement climatique renverse le vortex polaire et une goutte froide fait déborder les fleuves et les rivières sur une vaste zone géographie touchant la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne et fait déborder le Rhône et la Saône. La démographie toujours croissante, contraint à la construction de bâtiments toujours plus proches des cours d’eau. Nous déplorons beaucoup trop de victimes, la démolition de nombreux sites et habitations et la pollution par les réseaux d’eaux usées saturés.

Un autre phénomène s’aggrave à Venise, l’Acqua Alta. Il était surtout fréquent en automne et au printemps au période de marée haute. Le 24 juin, les acqua alta ont démontré qu’elles pouvaient aussi se produire en été. Pour les scientifiques, le pire est à venir. « Les périodes d’inondations exceptionnelles vont augmenter en fréquence, puisque le niveau de la mer ne cesse de monter. Avant, on en était à deux ou trois par an. Désormais, ça sera au moins une vingtaine« , affirme Georg Umgiesser, océanographe du Centre national de recherche italienne. 

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Menacée d’effondrement ! Venise a toujours su se réinventer.

Venise, sera-t-elle l’Atlantide du futur ? La question n’est plus de savoir si cela sera, mais quand ? Le réchauffement climatique et l’affaissement des sols rendent la submersion inéluctable. Le « canal du pétrole » et la passe de Malamocco, labourés par les hélices des tankers, sont passés de 10 mètres de profondeur à plus de 15 mètres. Ainsi la lagune a perdu chaque année un million de tonnes de sédiments, ce qui a aggravé le phénomène des acqua alta. Les paquebots (Tourisme de masse) ont longtemps fragilisé les fondations de Venise faites de pilotis en bois. De plus avec le pompage des nappes phréatiques par la zone pétrochimique de Marghera, la subsidence s’est accentuée.

Réaliste mais pas fataliste,  afin de préserver son patrimoine monumental exceptionnel, Venise, s’entoure de deux protecteurs : Moïse ou MOSES, acronyme de MOdulo Sperimentale Elettromeccanico, « module expérimental électromécanique », une invention génialissime qui sauvera la Sérénissime des eaux, et un Titan du nom de BRM  « Bio-réacteur à membrane ». (…) Lui aussi, œuvre à la réhabilitation et à la protection de l’environnement de la lagune, dans le cadre du PIF (Progetto Integrato Fusina). Il s’agit de traiter les eaux usées et les boues, d’un des plus grands pôles pétrochimiques européens, afin d’améliorer la qualité des eaux, d’éliminer tout rejet et toute infiltration dans les eaux souterraines, et surtout de réduire le pompage des nappes phréatiques, (…)

 (…) Par la taille et l’importance de la zone, par la complexité des problèmes abordés et les caractéristiques particulières développées, par l’échelle des mesures entreprises, ce programme est unique au monde et intéresse autant la Russie, les Pays-Bas, l’Angleterre, que toutes les îles du globe.

(…) Depuis la Renaissance, la cité des Doges est un exemple, elle le restera pour les littoraux du monde entier que la mer n’épargnera pas. Au cours des prochaines décennies, ils subiront le même sort de plein fouet, entraînant de nombreux désagréments pour les populations et les infrastructures côtières. Et ce, même si l’on parvient à limiter à 2 °C, le réchauffement climatique.

En marge de la lutte désespérée contre la montée des eaux, le centre historique reste menacé d’effondrement dans les années à venir.

Faut-il bâtir une réplique de Venise pour les touristes ? Comme l’avait suggéré Jérôme Zienseniss, Président du comité français de Venise. En avril 2016, l’arc de triomphe de Palmyre était exposé pour la première fois à Trafalgar Square (Londres) avant de l’être dans le monde entier. Avec la technique très élaborée de la 3D, plusieurs temples et monuments sont en Chine reproduits à l’identique.