Une femme sur la route de la soie

A la recherche de l’innovation perdue

                       

Henri Cartier-Bresson disait :  « Mais moi, je m’occupe presque uniquement de l’homme. Je vais au plus pressé. Les paysages ont l’éternité. » Mais moi, Christine Bernabeu, je sais que l’homme a tant innové qu’il a survécu, et toujours le même, il survivra, au risque de faire disparaître les paysages.

Une idée me décida pour la route de la soie, sous le rapport de ce qu’elle fut et de ce qu’elle est aujourd’hui. Ne parle t-on pas de la nouvelle route de la soie ? Elle me parut un champ idéal aux observations dont je voulais m’occuper. N’est-ce pas sur cette route que le commerce, le partage, les échanges d’idées, des savoirs, des philosophies, des religions ont fait naître la plupart des innovations qui ont fondé nos civilisations ? En partant à la recherche de l’innovation perdue, je me devais de mieux connaître ces lieux. J’étais curieuse d’observer jusqu’à quel point cet esprit, ces mœurs, ces coutumes, se sont altérés ou conservés. Il était tout simplement intéressant de mettre en balance l’état du temps passé avec l’état du temps présent. J’avais besoin de fouler la terre de nos premières civilisations, la terre des prodiges, de voir et de parcourir l’itinéraire des premiers voyageurs où aujourd’hui se déroule le grand drame d’une sagesse divine aux prises avec l’erreur et la perversité humaines.